Le bilan d’attaques menées par des groupes armés entre samedi 23 décembre et lundi 25 dans plusieurs villages de l’État du Plateau, dans le centre du Nigeria continue d’augmenter. Mercredi 27 décembre, le nombre de décès augmentait à près de 200 morts, ont indiqué les autorités locales. «Les hostilités déclenchées samedi se poursuivaient lundi matin», a déclaré un responsable du conseil du gouvernement de Bokkos, une circonscription située dans cette région en proie depuis plusieurs années.
Près de 200 personnes sont mortes dans différentes attaques menées par des terroristes dans des villages de l’État du Plateau, dans le centre du Nigeria, au moment où les victimes commencent à être enterrées, ont indiqué les autorités locales. L’identité des assaillants n’est pas connue pour le moment, dans cette région en proie depuis plusieurs années à des tensions religieuses et ethniques. Les attaques ont eu lieu pendant les fêtes de Noël.
Le président du conseil du gouvernement de Bokkos, Monday Kassah, a déclaré avoir dénombré «148 villageois de Bokkos massacrés de sang-froid» lors de sa rencontre avec le vice-président du Nigeria, Kashim Shettima, auxquels s’ajoutent «au moins 50 personnes tuées» dans quatre villages de la circonscription voisine de Barkin Ladi, selon Dickson Chollom, un élu de l’assemblée locale, mercredi 27 décembre.
«Nous vous demandons de résister à la tentation de succomber aux divisions ou à la rhétorique empoisonnée de haine envers vos concitoyens, alors que nous recherchons la justice pour assurer votre sécurité», a déclaré mercredi Kashim Shettima devant les autorités locales et des déplacés.
Une vingtaine de villages attaqués
«Pas moins de 20 villages» ont été attaqués entre samedi soir et lundi matin, a précisé Monday Kassah mardi, soulignant que «les attaques étaient bien coordonnées». Il y a pour l’heure «500 blessés et des milliers de déplacés», a-t-il déclaré. Un grand nombre de victimes ont été enterrées mardi, «150 personnes», a indiqué Timothy Nuwan, vice-président de l’Église du Christ dans les Nations (COCIN).
«Il y a beaucoup de gens qui ont été tués, abattus comme des animaux, de sang-froid, certains étaient dans leurs maisons, d’autres étaient même à l’extérieur. Aujourd’hui, nous avons enterré environ 150 (personnes, ndlr) dans toute la zone», explique-t-il.
L’armée nigériane a déclaré avoir entamé des «opérations de nettoyage» à la recherche de suspects, avec l’aide d’autres agences de sécurité, bien que les arrestations soient rares dans ce type d’attaques.
Un conflit djihadiste fait rage dans le nord-est du Nigéria depuis 2009, faisant des dizaines de milliers de morts et déplaçant environ 2 millions de personnes, Boko Haram luttant pour la suprématie avec des rivaux liés au groupe dit de l’État islamique.