Des membres du gouvernement étaient, le mardi 29 mars à Lomé, devant la presse pour éclairer l’opinion publique sur les mobiles qui ont conduit à l’augmentation du prix du carburant à la pompe. Cette conférence de presse intervient au lendemain de la publication de l’arrêté portant augmentation des prix des produits pétroliers au Togo. Il s’agit des ministres en charge du Commerce, Kodjo Adedzé, des Transports, Affoh Atcha-Dédji et celui de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Prof. Akodah Ayewouadan. Selon le ministre Adedzé, les raisons qui ont conduit au réajustement des prix sont essentiellement dues à l’environnement économique mondial et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, principaux pays d’importation du pétrole brut ou raffiné. Il a ajouté que cette situation résulte aussi d’une augmentation exponentielle du rythme de consommation de ces produits pétroliers. « S’agissant du carburant, en 2019, le brut était de 18 dollars le baril. Aujourd’hui en 2022, nous sommes passés de 18 à 110 voire 120 dollars le baril, donc une augmentation exponentielle qui a suffisamment fait saigner le budget de l’Etat. Si les prix sont maintenus à ce niveau jusqu’à juillet 2021, c’est parce qu’il y a eu de gros efforts fournis par le gouvernement sur instruction du chef de l’Etat », a-t-il expliqué. « Le super sans plomb et le gaz oil a aussi connu une augmentation de 30%, ce qui n’est pas normal », a précisé le ministre. Le ministre Adédzé a souligné que la hausse des prix des produits pétroliers est remarquée un peu partout dans le monde et dans la sous-région ouest africaine. Au regard de la nouvelle tarification, il a souligné que ces prix sont compétitifs comparativement à d’autres pays et la subvention de l’Etat est opérée de façon à les rendre soutenables. Aux dires du ministre, le Togo fait mieux depuis 2018 à travers des subventions du gouvernement. «Si nous maintenons les prix au niveau actuel, l’Etat devra débourser pour une année plus de 60 milliards de FCFA de subvention. Même actuellement, le gouvernement est dans l’obligation de subventionner pour nous permettre d’avoir ces produits à ces prix », a-t-il précisé. M. Adédzé a enfin réitéré l’engagement du gouvernement à faire en sorte que les produits soient disponibles sans rupture ou pénurie et qu’ils soient livrés à un prix soutenable, tout en invitant la population à dénoncer toute situation irrégulière ou de spéculation à travers le numéro vert « 8585 » de son département dédié à cet effet pour sauvegarder l’environnement social au profit de tous. Le ministre Atcha-Dédji a pour sa part relevé que la Taxe sur les Véhicules à Moteur (TVM) sera revue à la baisse pour qu’il ne répercute pas sur les prix de transport. « Pour que les passagers ne subissent pas, le gouvernement va agir sur la TVM », a-t-il dit. Le porte-parole du gouvernement, Prof. Akodah Ayewouadan, a fait savoir qu’après cette annonce, l’on va certainement observer ici et là une augmentation du prix de certaines denrées. Ainsi, dit-il, une mesure forte est déjà en cours d’opérationnalisation notamment le plafonnement et la surveillance accrue des prix des produits sur le marché. Les ministres ont souligné que la situation concerne tous les secteurs d’activités et des stratégies d’atténuation sont envisagées. Ils ont enfin annoncé une batterie de mesures dont les réflexions sont en cours au niveau du gouvernement pour voir sur quel levier faut-il agir. Rappelons que de 505F CFA, le super sans plomb est à 595F CFA ; le gazoil, de 520 F CFA est passé à 605F CFA et le pétrole lampant de 400F CFA à 550F CFA. BA